Quel patrimoine entre dans l’ISF ?

L'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) a été instauré en France durant près de deux décennies, entre 1989 et 2018. Les assujettis à cet impôt étaient les personnes physiques, célibataires ou en couple sur la base de leur patrimoine net taxable. Après calcul de ce dernier au 1er janvier de chaque année, la soumission à l’ISF était enclenchée par le dépassement d’un certain seuil. Impôt progressif sur le capital, il était redevable chaque nouvelle année civile. Désormais, cet impôt spécifique a laissé place à l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), lequel est orienté sur le patrimoine immobilier. L’évaluation immobilière IFI est réalisée selon des modalités différentes de celles de l’ISF. Focus sur ces dernières :

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Quel patrimoine entre dans l'ISF ?
Quel patrimoine entre dans l'ISF ?

Quel patrimoine était pris en compte pour le calcul de l’ISF ?

Le patrimoine assujetti à l’ISF était le patrimoine net taxable. Il était obtenu par une simple soustraction des dettes déductibles du total des valeurs imposables des biens ; autrement dit le solde de l’actif et du passif. Il est à noter que certains biens détenus étaient partiellement exonérés de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune. Cette rubrique comprenait notamment les biens ruraux mis en location, les parcelles boisées et forestières, les parts faisant l'objet d'un engagement de conservation, ainsi que les actions d’une société sous certaines conditions spécifiques.

Quel seuil pour payer l’ISF ?

Le seuil de déclenchement de l’imposition sur la fortune était établi à 1 300 000 euros. Un autre palier, fixé à 2 570 000 euros, était aussi mentionné, car cela nécessitait que le contribuable fasse une déclaration spécifique. Si le patrimoine net taxable était situé entre ces deux chiffres, la déclaration devait être effectuée directement sur le formulaire 2042-C relatif à la déclaration de revenus. Au-delà du second seuil, il fallait compléter la déclaration sur le formulaire 2725. Précisons aussi que les non-résidents en France devaient obligatoirement soumettre ce dernier formulaire à l’Administration fiscale, dès lors que leur patrimoine net taxable dépassait la somme de 2 570 000 euros.

Quel patrimoine entre dans l'ISF ?

Quels étaient les biens imposables à l’ISF ?

Les biens imposables à l'Impôt de Solidarité sur la Fortune portaient sur une vaste gamme d'actifs :

  • Les biens immobiliers, qu'ils soient bâtis ou non, étaient pris en compte dans le calcul et cela englobait aussi bien les résidences principales, les résidences secondaires, ainsi que les biens locatifs.
  • Les liquidités entraient également dans le calcul de l’assiette imposable. Elles se composaient des différents comptes détenus par le contribuable ou le foyer dans les établissements financiers, à savoir les comptes courants, les comptes de dépôt et les livrets d'épargne. S’y ajoutaient aussi les espèces détenues.
  • De plus, les valeurs mobilières, comme les actions, les obligations et les instruments financiers associés, faisaient partie du patrimoine taxable. C’était aussi le cas du portefeuille financier dans toute l’acception du terme : autrement dit, les contrats d’assurance-vie et toutes les créances détenues, Produits de gestion collective (OPC), PEA, etc.
  • Les actions détenues dans des sociétés immobilières françaises, appelées sociétés civiles immobilières (SCI) ;
  • Les parts détenues dans des fonds immobiliers, tels que les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) et les OPCI (organismes de placement collectif en immobilier), y compris celles détenues via un contrat d'assurance vie ;
  • Les actions détenues dans des sociétés à concurrence de la valeur de leurs biens, lorsque vous détenez au moins 10 % du capital.
  • Les biens mobiliers de luxe n’échappaient pas à l’impôt. Cette rubrique englobait aussi bien le mobilier, que l’argenterie, le linge de qualité et même les appareils électroménagers.
  • Les véhicules n’étaient pas oubliés, des voitures aux aéronefs, en passant par les bateaux.
  • Enfin, tout ce qui pouvait être considéré comme objet précieux était intégré au calcul du patrimoine net taxable. Il s’agit notamment de l’or, des métaux précieux non exonérés et même des bijoux.

Comment étaient évalués les biens imposables ?

Les actifs de votre patrimoine pris en compte dans le calcul de l'ISF dépendent si vous êtes résident en France
Les actifs de votre patrimoine pris en compte dans le calcul de l'ISF dépendent si vous êtes résident en France

La diversité des biens imposables soulignait la complexité de l'ISF et nécessitait une évaluation minutieuse de chaque catégorie d’actifs. L'évaluation des biens devait être réalisée au 1er janvier de chaque année sur la base de leur valeur vénale. Cette dernière était déterminée par divers critères, avec des particularités selon la nature des biens.

L'habitation principale bénéficiait d'un abattement forfaitaire de 30 % sur sa valeur du marché. Les biens détenus en usufruit étaient déclarés pour leur valeur marchande en pleine propriété. Comme pour l’expertise immobilière IFI, c’est un expert immobilier qui procède à ces estimations.

Les parts des Groupements Fonciers Agricoles bénéficient d'une exonération de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune à hauteur de 75 % jusqu'à un plafond de 100 393 €. Toutefois, au-delà de ce montant, l'exonération est réduite à 50 %, sans aucune limite.

En ce qui concerne l’estimation des valeurs mobilières cotées, deux options étaient autorisées : soit la prise en compte du cours de clôture de la journée précédant le 1er janvier de l’année N, sachant que les marchés financiers sont clos le premier jour de l’année ; soit la moyenne arithmétique des 30 derniers cours de clôture officielle qui précèdent le 1er janvier.

Quant aux bijoux et autres pierres précieuses, leur évaluation était déterminée de trois manières au choix :

  • Selon le prix de vente avec justificatif, en cas de cession dans les deux années civiles précédentes.
  • Sur la base de la déclaration de valeur, telle qu’elle a été faite à la compagnie d’assurance et qui figure expressément sur le contrat.
  • En fonction d’une déclaration estimative.
SCI et ISF
SCI et ISF

Quelles étaient les dettes déductibles de l’ISF ?

Pour pouvoir être déduites des actifs imposables à l’ISF, les dettes devaient satisfaire à trois conditions cumulatives :

  • Elles devaient exister au 1er janvier de l’année en cours.
  • Elles devaient avoir été contractées par un membre du foyer fiscal à titre personnel.
  • Le contribuable ou le couple devait apporter la preuve de l’existence de la ou des dettes par le biais d’un document écrit.

Malgré le respect de ces conditions, certaines dettes, considérées comme fictives envers un héritier, ne pouvaient être déduites. De plus, les dettes liées à l'acquisition ou à l'intérêt de biens totalement exonérés étaient non déductibles. Enfin, une exonération partielle était autorisée lorsqu’une dette était liée à la propriété d’un bien partiellement exonéré. En tel cas, un pourcentage équivalent de la dette était pris en compte en passif.

L’Impôt de Solidarité sur la Fortune : une taxation complexe

L'Impôt de Solidarité sur la Fortune était un impôt complexe, dans la mesure où son assiette inclut divers éléments du patrimoine des contribuables. La philosophie du remplaçant de l’ISF, l'Impôt sur la Fortune Immobilière est totalement différente. L’IFI est calculé sur la base du patrimoine immobilier du contribuable ou du foyer fiscal, ce qui a le grand mérite de simplifier les choses. Il n’en demeure pas moins qu’il est requis de faire appel chaque année aux compétences d’un expert immobilier spécialisé en IFI en appui de la déclaration. Celui-ci procède à une juste évaluation des biens pour le calcul de l'IFI, afin d’en déterminer la valeur vénale exacte et dans le cadre des obligations fiscales en vigueur.

Tranche de patrimoineTaux d’imposition
Inférieure à 800 000 €0 %
De 800 000 € à 1 300 000 €0,50 %
De 1 300 000 € à 2 570 000 €0,70 %
De 2 570 000 € à 5 000 000 €1 %
De plus de 5 000 000 € à 10 000 000 €1,25 %
Supérieure à 10 000 000 €1,50 %
Barême ISF

FAQ sur le patrimoine et l’ISF

Quels biens entrent dans le calcul de l’ISF ?

L'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) en France, aujourd'hui remplacé par l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI), concernait les biens et droits de nature différente. Pour l'ISF, voici les principales catégories de biens qui entraient dans le calcul :
Biens Immobiliers : Toutes les propriétés immobilières, y compris les résidences principales et secondaires, les immeubles de rapport, et les terrains.
Biens Mobiliers : Cela comprenait les meubles, les véhicules, les bateaux, les chevaux de course, les bijoux, etc.
Valeurs et Droits Financiers : Actions, obligations, assurances-vie, comptes bancaires, etc.
Biens Professionnels : Pour les entrepreneurs individuels, la valeur de leur entreprise pouvait être incluse dans l'ISF, à moins qu'ils ne bénéficient d'une exonération partielle ou totale.
Autres Biens : Œuvres d'art, antiquités, droits d'auteur, brevets, etc. étaient souvent exonérés, mais certains cas pouvaient requérir leur inclusion.
Dettes : Les dettes étaient déductibles de l'assiette fiscale de l'ISF. Cela pouvait inclure les emprunts immobiliers, les crédits à la consommation, et autres dettes certaines au 1er janvier de l'année d'imposition.

Quel montant de patrimoine pour ISF ?

L'ISF n'existe plus en France depuis le 1er janvier 2018. Il a été remplacé par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui ne concerne que les biens immobiliers.
Avant sa suppression, l'ISF était un impôt annuel sur la fortune nette des personnes physiques et des couples domiciliés en France. Le patrimoine net taxable était égal à la valeur de tous les biens possédés par le contribuable, moins ses dettes.
Le seuil d'imposition à l'ISF était de 1 300 000 euros de patrimoine net taxable.
Le barème de l'ISF était progressif, avec des taux allant de 0,5 % à 1,5 %.
Voici quelques exemples de montants de patrimoine qui auraient été soumis à l'ISF en 2017 :
1 500 000 € : 1 000 € d'ISF
2 000 000 € : 4 000 € d'ISF
3 000 000 € : 12 000 € d'ISF
5 000 000 € : 42 000 € d'ISF

Est-ce que la résidence principale rentre dans l’ISF ?

Oui, la résidence principale est prise en compte dans le calcul de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) en France. Cependant, sa valeur est éligible à un abattement de 30% lors de l'évaluation de la valeur nette taxable. Cela signifie que lorsqu'on calcule la valeur de la résidence principale pour l'ISF, on réduit sa valeur de marché de 30% pour obtenir la valeur sur laquelle l'impôt sera calculé.
Il est important de noter que l'ISF a été remplacé par l'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en 2018. L'IFI concerne uniquement le patrimoine immobilier, contrairement à l'ISF qui prenait en compte l'ensemble du patrimoine. La résidence principale est également concernée par l'IFI, avec le même abattement de 30%.

Quels sont les biens exonérés d’IFI ?

L'Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) en France concerne les biens immobiliers, mais certains types de biens sont exonérés. Voici une liste des principales exonérations :
Résidence principale : La valeur de la résidence principale bénéficie d'un abattement de 30% pour le calcul de l'IFI.
Biens professionnels : Les biens immobiliers affectés à l'activité professionnelle principale du contribuable ne sont pas soumis à l'IFI.
Biens ruraux loués à long terme : Certains biens ruraux loués via un bail rural à long terme (au moins 18 ans) peuvent être exonérés.
Parts de Groupements Fonciers Agricoles (GFA), Groupements Agricoles Fonciers (GAF), Groupements Fonciers Ruraux (GFR) : Sous certaines conditions, les parts de ces groupements peuvent être exonérées d'IFI.
Biens donnés en location à une entreprise : Si le propriétaire a donné son bien en location à une entreprise dans laquelle il exerce une fonction ou détient une part significative du capital, il peut bénéficier d'une exonération.
Œuvres d’art, objets de collection et antiquités : Bien que ces biens puissent avoir une grande valeur, ils ne sont pas considérés comme des biens immobiliers et sont donc exonérés d'IFI.
Droits sociaux, actions et parts de sociétés : Sous certaines conditions, notamment si le contribuable détient moins de 10% des parts et si la société n’est pas à prépondérance immobilière.
Biens immobiliers détenus en direct ou via des sociétés, et affectés à l'exploitation d'une activité agricole, forestière ou touristique : Ces biens peuvent être exonérés sous certaines conditions.

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